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Les masques et les signes cultuels

"Les masques kifwebe ne peuvent se comprendre, explique F.Neyt, sans l'approche de la cosmogonie, du pithon arc-en-ciel,du travail de la forge et des autres signes végétaux et animaliers.

Les éléments structurels des masques masculins et féminins sont les suivants : la crête frontale, les yeux globuleux démesurément avancés, les larges ouvertures nasales, l'avancée du plan buccal de forme cubique, les stries et les couleurs.Les éléments vestimentaires du danseur portent chacun un nom particulier exprimant une réalité cachée. (...)Les raies et les stries sont des réminiscences du parcours labyrinthique des initiés durant l'initiation du Bukishi. Si la crête du masque renvoie aux montagnes et à la direction de l'est d'où provient le soleil, le python arc-en-ciel demeure lui aussi un symbole important. D.Hersak a montré que le pouvoir magico-religieux des masques mâles, bifwebe balume, est associé au soleil, et que celui des masques féminins, bifwebe bakashi, l'est à la lune et aux esprits bienveillants qui se réincarnent. D'autres signes cosmiques sont présents sur les masques : référence au tonnerre et au lion, au "bec d'oiseau", au mufle du crocodile et de l'antilope.

L'association des masques se présente comme un organe de contrôle de la population et même comme un instrument judiciaire et coercitif qui renforce le pouvoir des chefs et des notables."(F.Neyt, Songye, la redoutable statuaire songye d'afrique centrale, p. 361-362.)